Vaincre ses préjugés et s'ouvrir
Après plus de 2 semaines et demi passées en Espagne, je dois bien admettre que je ne suis pas dans l’état d’esprit que j’avais imaginé avant de partir. Avant même de savoir si je partais en Erasmus, j’ai toujours dit, la bouche en coeur : « Non mais moi, je suis autonome et indépendant, j’aime bien faire ma vie comme je l’entends. Partir à l’étranger, ça va être facile ! » Tu parles… La prochaine fois, tu réfléchiras à deux fois avant de sortir des phrases dignes d’un pré-adolescent ! Car non, partir à l’étranger n’est pas une mince affaire.
C’est une superbe expérience, je ne dis pas le contraire. Loin de là ! Mais il faut apprendre à penser, à vivre, à communiquer différemment. Bref, prendre sur soi, s’ouvrir aux autres et faire des concessions. C’est le quotidien de tout un chacun qu’on soit à l’étranger ou non me direz-vous. Oui, c’est vrai. Mais là, vous n’êtes pas en position de force, vous êtes dans l’inconnu, loin de votre confort et du domicile de Papa et Maman. Loin de vos amis et des personnes que vous aimez… Les repères ne sont pas les mêmes, d’ailleurs vous n’en avez plus beaucoup ici. Ainsi, il faut évoluer, grandir, prendre en maturité tout simplement ! C’est dingue comment en si peu de temps, vous pouvez apprendre sur vous et sur le monde qui vous entoure.
Pour moi, l’un des plus grands défis était de vivre en colocation. Et pas n’importe quelle collocation… 8 personnes ! 2 Français, 1 Belge, 1 Anglais, 1 Néerlandaise, 1 Allemande et 1 Australienne. Bonjour l’auberge espagnole ! Au passage, je me félicite d’avoir regardé autant de séries en anglais car l’anglais est juste ESSENTIEL dans ce type de collocation. Pratiquer une langue chaque jour, rien de tel pour progresser à vitesse grand V. Et franchement, c’est quand même super plaisant de pouvoir converser et se faire comprendre de tous en parlant la langue de Shakespeare, vraiment !
Bref, revenons-en à nos moutons. Ecoutez voir, je passe d’un appartement où je vivais seul, comme un ours, avec la ferme volonté de ne jamais partager mon appartement avec quiconque à 7 colocataires ! Alors oui, l’appartement n’est pas aussi scintillant que ce que je souhaite (Oui, je suis un poil maniaque), oui c’est une organisation différente, oui je ne suis pas pleinement chez moi… Mais, s’ouvrir à autre chose, s’adapter, communiquer et sortir de ses idées préconçues est très souvent une bonne chose. Et après 2 semaines de colloc, je dois bien dire que… C’est pas si mal quand même ! Attendez… Quoi ? C’est moi qui ai dit ça ?! Ah oui, c’est bien moi et le pire dans tout ça, c’est que je le pense ! Qui aurait crû que je pourrais sortir de mon autarcie et expulser de mon esprit mes préjugés si fermement ancrés… ? Pas moi en tout cas, et pourtant… Quand je vous dis que partir en Erasmus, c’est une putain (pardonnez le langage) d’expérience !
