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3 mois à Manille, un premier bilan

On l'entend souvent dire, l'Erasmus (même si mon semestre universitaire à l'étranger n'en fait techniquement pas partie) est une aventure formidable qui peut apporter beaucoup à tout un chacun. Bien que finalement ce bilan soit souvent positif, il n'en reste pas moins la moyenne d'un ensemble d'expériences qui peuvent être très bonnes comme très mauvaises (j'en ai déjà éprouvé quelques unes).


Après 3 mois de vie manillaise, je prend un peu de recul pour en faire un bilan :

Le début du mois d'Aout a été assez mouvementé. Cela parait évident lorsqu'on démarre une nouvelle vie dans un environnement totalement inconnu et où l'on doit reconstruire tous ses repères. Entre le déménagement du dortoir, la liste de cours à modifier et les 1eres rencontres entre étudiants, ces deux semaines de rentrée ont été riches.

Heureusement, la 2eme moitié a été plus agréable, ponctuée chaque week-end ou presque d'un voyage en dehors de Manille. Ces voyages sont un élément important du séjour ici. Non seulement ils sont l'occasion de découvrir le pays, sa culture, sa gastronomie mais ils permettent aussi et surtout de quitter Manille pour un temps (le trafic, le bruit et l'agitation rendent la vie quelque peu oppressante). Le quotidien est alors rythmé par deux moments forts : les cours et les devoirs en semaine, les voyages le week-end.

Après les premières expériences du mois d'Aout, le mois de Septembre a été relativement tranquille. J'entends par là qu'une certaine routine s'est plus ou moins établit et que la vie a simplement suivi son cours. Hormis les voyages ou la perte de mon portable, il n'y a pas eut d'événement majeur durant cette période.

Le mois d'Octobre par contre, a été un mois plus dur à vivre. Pas de désastre à déplorer, bien qu'il y ait quelques typhons qui secouent bien la population. Mais en repensant à cette période, je me dis que ça n'a pas été particulièrement joyeux. En revoyant ces 4-5 dernières semaines, je me rend compte de quelques points important à ne surtout pas négliger lorsque l'on part à l'étranger.


Après avoir fait quelques voyages aux alentours de Manille, on peut penser avoir fait le tour des coins intéressants de la région et il faut donc voyager plus loin et plus longtemps pour vivre d'autres aventures extraordinaires. De ce fait, ou parce que les voyages précédents ont été particulièrement coûteux, on a tendance à rester à Manille pour le week-end. Malheureusement, les activités se réduisent alors drastiquement : la Katipunan Avenue n'est pas vraiment réputée pour ses parcs d'attraction et le reste de Manille, même s'il doit certainement comporter quelques élément d'histoire, de culture ou de divertissement intéressant, est irrigué par un trafic absolument infame.

L'équilibre que j'avais alors réussi à construire aux mois d'Aout et de Septembre, entre les cours et les voyages, n'a pas été conservé.


De ce fait, le moral peut vite vaciller. Je m'explique: rester à Manille signifie principalement rester à l'appart' plusieurs jours de suite et ainsi rapidement tourner en rond. Mes repas se composaient globalement des mêmes plats: riz, spaghettis ou pancit (sorte de nouilles chinoises épaisses à base d'oeuf). Plus je restais à l'appart, et plus je tournais en rond, donc plus mon moral baissait. Et plus il baissait, moins j'étais motivé pour entamer quelque chose, que ce soit sortir boire un verre, me mettre à travailler ou tout simplement regarder un film... Un cercle vicieux qui me faisait redouter l'arrivée des week-end (alors qu'ils étaient plutôt salvateurs les deux mois précédents) et qui m'a fait passé un mois d'octobre assez mauvais. Bon ça semble mauvais comme ça, mais ce n'était pas non plus si horrible que ça.

Quand l'appétit va, tout va !

Heureusement, vers la fin du mois d'Octobre, les choses ont commencé à s'améliorer. Ne me sentant pas très bien à l'idée de me cuisiner les mêmes choses encore et encore, je me suis mis à chercher des adresses à l'extérieur pour manger un peu plus varié. Et très vite, la situation s'est améliorée. Quand on dit que notre ventre est notre deuxième cerveau, je ne peux que confirmer ! Pour diversifer mes repas, j'étais bien obligé de sortir de l'appart et de tester différentes adresses. Non seulement j'ai pu essayer de nouveaux plats, mais j'ai aussi pu découvrir de nouveaux lieux que je n'avais pas encore visité.



Après ce regain d'appétit, j'ai quelque peu relativisé la situation. En arrivant à Manille (ou de manière générale en Eramsus), on cherche à se créer de nouveaux repères pour pouvoir évoluer plus facilement. Petit à petit, on améliore son environnement pour qu'il nous corresponde plus et on retrouve les habitudes qu'on avait chez soi: on développe sa "zone de confort".

Cependant, le piège est de s'arreter à cette étape. Une fois qu'on est dans cette zone, il est facile de s'y blottir et d'attendre que le semestre se passe pour retrouver son "home sweet home" et ses vieilles habitudes.

En y réfléchissant, j'ai tout d'abord compris qu'il fallait rester actif, multiplier les occasions et les rencontres pour ne pas se morfondre chez soi. Tester de nouveaux restaurants c'est bien, mais il faut aller plus loin. Et au fil du temps, j'ai pris conscience que ce qui m'empêchait pendant ce mois d'Octobre de sortir de mon chez moi était simplement une crainte du monde extérieur (ce qui peut se comprendre quand on voit le bordel de la Katipunan Avenue).


Heureusement, cela ne s'arrete pas là. J'ai aussi réalisé que non seulement il ne fallait qu'un petit effort pour se bouger les fesses et prendre ses clés pour sortir, mais qu'il était surtout vital de le faire. Comme le dirait l'auteur américain Neal Donald Walsch: "Life begins at the end of your comfort zone". La vie commence là où s'arrete ta zone de confort. Car sortir de chez soi, c'est savoir prendre des risques, oser se lancer dans des micro-aventures au coin de la rue et surtout ouvrir grand les bras pour pour accueillir le monde qui nous entoure. Savoir mettre de côté sa zone de confort, c'est accepter de se laisser surprendre, ne pas tout planifier à l'avance. C'est aller à la rencontre de ce que la vie nous réserve et utiliser tout le potentiel qu'on a en nous pour en tirer profit.


Durant cette période, j'ai rencontrés des personnes qui m'ont beaucoup apporté et que je remercie énormément. Finalement, ces moments de réflexions m'ont fait grandir et m'ont permis d'adopter un autre regard sur la vie.

Il me reste donc maintenant 2 mois pour bouger de cette zone, partir à l'aventure et en tirer le maximum que je puisse y trouver !


Life is not a journey to the grave with the intention of arriving safely in a pretty and well preserved body, but rather to skid in broadside, thoroughly used up, totally worn out, and loudly proclaiming, "Wow, what a ride!"


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