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La poisse

Les galères arrivent rarement seules. Non non, elles viennent par grappes (oui, comme du raisin).

Il y a quelques semaines, je vous racontais la malchance qui s’était abattue sur moi, sous la forme d’un grain de sable. Une épopée palpitante (et grattante).


Vous l’attendiez tous, et bien le voilà : Mathilde à l’hôpital, épisode 2.


Eh oui ! Il n’aura pas fallu longtemps. Mais ça c’est parce que je suis une challengeuse ;) J’ai chopé le truc je crois, faut pas s’arrêter trop longtemps sinon on perd le coup de main.

Bon, j’aurais peut-être pu attendre d’être remboursée les quelques $175 que j’ai dû dépensés lors du 1er épisode (l’Overseas Student Health Cover, c’est bien dans l’idée, mais c’est aussi beaucoup de paperasse, de formulaires, de procédures, de standards téléphoniques sans fins, de mails sans réponses… Bisous Allianz Global, t’es au top. Trop contente de t’avoir donné $500 pour obtenir mon Visa).

Du coup voilà, l’idée c’est de rentabiliser l’investissement OSHC et de récupérer mes $500 (assurance santé obligatoire pour obtenir un visa étudiant australien). Donc je me blesserai, je tomberai malade, mais je les récupérerai (HUMOUR. Je fais pas exprès, promis).


Bref, on a fêté la fin des cours en se rendant à la Full Moon Party sur Magnetic Island, l’île en face de Townsville. Super soirée, comme la 1ère Full Moon Down Under qu’on avait faites à notre arrivée en juillet, sauf que cette fois c’était une spéciale Halloween. Alors non, je ne me suis pas faite mordre par un vampire, ni poignardée par je ne sais quel monstre. Disons juste que les réjouissances furent de courte durée.

Après avoir fait la fête comme il se doit (retour à Rotary à 9h le samedi matin, tout de même), il était temps de se mettre à réviser. JCU nous offre une semaine de “Study Break” avant les examens finaux, il s’agissait donc d’en profiter pour relire ses notes de 13 semaines de cours (et ça fait un certain volume de boulot, je dois dire !).

Oui mais non ! Rappelez-vous : la poisse.

Dimanche matin, réveil difficile. Maux de tête, fièvre, gorge serrée, ganglions, mal aux oreilles, courbatures… Un feu d’artifices de réjouissances ! 1er réflexe, évidemment : se rendormir, en espérant que ça va passer et que c’était juste un réveil raté.

Bon. Ça n’a pas marché. Je dois dire que je m’en doutais un peu quand même. Mais c’était bien essayé, non ? Bref, j’ai réussi - difficilement - à me lever. J’ai traîné les pieds pour me faire un thé. Et puis, en bonne française, je suis allée me plaindre à mes colocs. Bon puis on fait les choses bien en termes de poisse, on tombe malade un dimanche, quand la pharmacie et le cabinet médical de l’université sont fermés, parce que c’est quand même vachement plus marrant.

Bish, mon Residential Assistant, m’a emmenée à Stockland, le centre commercial à côté du campus. Alors certes, la pharmacie fait la taille d’un Carrefour, c’est super, on est contents. Sauf qu’il n’y a rien qui ressemble de près ou de loin aux produits français : pas le même packaging, pas les mêmes marques, pas les mêmes noms… J’ai essayé, je vous jure j’ai essayé. J’ai demandé au vendeur (incompétent, par ailleurs). Puis j’en ai eu marre alors j’ai pris ce qui me semblait pas trop mal.


J’ai choisi un médicament qui ressemblait plus ou moins à du Nurofen. Je ne vous raconte pas le bazar : j’ai dû montré mon passeport français, plus la carte d’identité du citoyen australien qui m’accompagnait, et enfin donné toutes mes coordonnées australiennes. J’apprendrai plus tard que, dû aux graves problèmes de drogues que traverse l’Australie en ce moment (“ice”), le gouvernement contrôle le nombre de tablettes que chaque citoyen achète car, en grande quantité, ils peuvent servir à faire de la drogue. J’étais ravie d’avoir fiché mon coloc aux yeux du gouvernement australien ! Si j’avais su…

Mon niveau de délinquance


Je me suis rendue à la caisse, et j’ai dû déboursé $54. Pour 4 médicaments “basiques”. Je savais déjà que le coût de la vie en Australie était cher, j’avais bien constaté en achetant de la nourriture ou de l’alcool. Mais mettre $54 dans du Balsolène, du Nurofen et du spray nasal, c’est un peu vexant. --> être malade ET pauvre <3


La nuit de dimanche à lundi fut terrible, bien que, comme tout le monde, j’adore me réveiller toutes les 30 minutes à cause des courbatures, des maux de tête et de la fièvre ! J’adore aussi me sentir complètement déshydratée mais ne pas pouvoir boire tellement ça fait mal de déglutir. Au lendemain matin, je ne savais plus quoi faire. Je ne pouvais littéralement pas sortir de mon lit. Alors j’ai appelé le Duty RA. Chaque jour, à Rotary, un des Residential Assistants est à disposition pour toute la journée/nuit et dispose d’un téléphone portable qu’on peut appeler en cas de problème (perte de clé, besoin de pansements, besoin de récupérer un colis…). Joel est venu en 5 minutes avec un thermomètre (39,1°, un max de chaleur en moi) et m’a donné le numéro de JCU Health.


JCU Health est le cabinet de médecine généraliste et de kiné du campus. Il faut savoir que l’Hôpital de Townsville se trouve également sur le campus de l’Université. Mais en face du supermarché, beaucoup plus proche des bâtiments de cours et de recreation, ce cabinet médical et cette pharmacie sont bien plus pratiques en cas de “simples” consultations.


Tracey, qui travaille pour Rotary, m’a appelée pour prendre de mes nouvelles et me proposer de m’emmener à mon rendez-vous (trop mimi, non ?). Je m’y suis rendue en fin d’après-midi et y ai découvert avec bonheur qu’il suffisait de donner sa carte OSHC… et de ne rien payer, nada, que dalle, zéro, niet, nothing. Même pas besoin d’avancer hey ! (La Sécu, vous attendez quoi ?)


Bon alors c’est quand même pas facile de décrire des sensations et des douleurs en anglais. Mais je m’en suis sortie, le docteur a compris, et il a surtout bien vu le niveau d’inflammation de mon dispositif laryngien. La preuve, il a dit “Ewww, that looks painful”. Oui, merci l’ami, c’est pour ça que je suis ici.

Il a compris mes inquiétudes au vu de mes examens qui s’approchaient dangereusement et de mon incapacité totale à utiliser mon corps, mon cerveau, ou mes yeux pour réviser. Ce pourquoi il m’a prescrit un traitement assez… musclé. Je lui ai demandé s’il pouvait me faire un certificat pour mon examen de lundi, mais selon lui il était trop tôt.


Mardi, encore une sale journée. Je me suis difficilement traînée à la pharmacie en fin d’après-midi, après avoir dormi jusqu'à 15h, pour acquérir le fameux traitement “de cheval”. Bon là j’ai été un peu déçue parce que l’OSHC card n’a pas aussi bien marché que la veille et j’ai dû déboursé quelques $42 dollars à nouveau (Papa, Maman, ne faîtes pas les comptes. La santé n’a pas de prix hein ?). A savoir, le gouvernement australien a fixé un seuil pour prétendre à un remboursement des prescriptions médicales : $50 ou plus. Du coup, je suis contente d’avoir souscrit à une option internationale avec la Smeba, car je pourrai récupérer ces sous-là, au moins (enfin, avec un peu de chance quoi, s’ils veulent bien ?).


Mardi soir, je me sentais déjà un peu mieux. Je pouvais à nouveau manger et boire (juré, pendant 3 jours j’ai du manger 2 pêches, 1 banane et 1 yahourt grand max). Il m’a tout de même fallu attendre 4h du matin pour trouver le sommeil. Forcément, réveil à 12h (pas question d’interrompre une nuit qui fonctionne, pour une fois ! et le médecin a dit que malgré le traitement, le meilleur moyen de guérir était de boire et dormir. Dans l’idée ce programme me plaît, mais pas quand les examens finaux sont si proches, j’avoue).

Dans l’après-midi de mercredi, le service International Support m’a appelée. Alors, ne me demandez pas comment ils ont su que j’étais malade et que j’étais allée voir le médecin, mais ils sont très nettement bien informés ! Ils m’ont demandé des nouvelles, proposé de l’aide et m’ont appris qu’étant donné la période à laquelle ceci tombe (Study Break), je pouvais prétendre à des considérations particulières pour mes examens (c’est à dire : bénéficier d’une correction plus indulgente, ou carrément repasser l’examen plus tard, en France, en fonction de ce qu’ils décident). Encore une fois, la International Team a été top, aux petits soins !


Mercredi soir, je me sens encore un peu mieux. Un pas de plus vers la guérison ? Pas le choix, demain je dois commencer à réviser, j’ai déjà perdu 4 jours complets, et je n’ai plus que 4 jours.


Jeudi : Bonheur et soulagement. Malgré une nuit complètement décalée (parce que c’est dur de s’endormir avec de la fièvre), et donc un réveil à 12h30 : je me sens beaucoup mieux !! Je vais enfin pouvoir commencer à réviser… et il était temps. Le compte à rebours ne s’est pas arrêté pour autant, mon 1er examen est lundi à 8h00.

Vendredi, je retourne voir le médecin pour faire un point sur mon traitement “musclé” et lui faire remplir mon formulaire de “Special consideration”. Rassuré par mon état qui s’est très nettement amélioré, il est confiant pour la suite et me fait un beau certificat médical.


Plus qu’à attendre les résultats des examens pour savoir ce que le doyen de l’Université a décidé : dois-je repasser l’examen en France à mon retour, ou auront-ils "uniquement" fait preuve d’indulgence dans la façon de me noter…? Surprise !


Maintenant : révisions contre la montre. Et il y a du boulot !!


Bref, encore une fois : tout est bien qui finit bien. Mais quand même quoi… la poisse !

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